La Bretagne était et reste aujourd’hui encore un pays profondément attaché aux traditions religieuses. Le visiteur est frappé par le grand nombre d’églises et de chapelles qui se dressent dans les campagnes et qui reflètent des traits bien particuliers de l’architecture bretonne. Souvent en forme de croix, le chœur est orienté au levant et le clocher au couchant.
La paroisse était administrée par un Général de la paroisse, sorte de conseil de fabrique qui gérait les biens et les revenus de l’église. Ces conseils étaient constitués en vertu d’arrêts du Parlement de Bretagne, décidés au cours du XVIIe siècle. Les membres de ces conseils s’appelaient fabriciens ou marguilliers.
Le Général était présidé par le sénéchal du comté. Le recteur et le représentant fiscal du Seigneur en étaient membres d’office. Comme trésoriers de ces conseils, on choisissait des notaires royaux, des greffiers ou d’autres notables de la paroisse.
Les revenus se composaient en partie des offrandes des fidèles et ils étaient faits soit en argent, soit en nature. Les offrandes en nature étaient vendues au plus offrant après la messe dominicale, généralement près de la croix du cimetière.
L’administration paroissiale était aussi l’administration municipale. La paroisse était divisée en quartiers comprenant plusieurs hameaux. Le Général nommait un ou deux égailleurs qui étaient responsables de la perception de la capitation, selon un rôle qui comprenait le nom de chaque contribuable ainsi que le montant à payer. Après la Révolution française, la plupart des conseils de fabriques devinrent des conseils municipaux.
En Bretagne, les registres paroissiaux existent depuis 1406 pour les baptêmes seulement, dans l’évêché de Nantes, alors que l’évêque ordonnait à ses curés d’inscrire le nom de tous les enfants baptisés et ceux de leurs parrains et marraines. En 1539, une ordonnance royale de François 1er rend obligatoire la tenue des registres des baptêmes et des sépultures dans toutes les paroisses, et en 1579 l’ordonnance de Blois rend obligatoire la tenue des registres de mariages.
En 1667, une ordonnance royale de Saint-Germain-en-Laye va imposer tenue des registres en double, ce qui permettra de verser une copie au Greffe.
C’est le 20 septembre 1792, après la Révolution, que l’Assemblée Législative de France confie la tenue des registres aux maires des communes. C’est la laïcisation de l’état civil. Dans le même temps, les registres paroissiaux antérieurs doivent être confiés aux mairies. À partir de cette date, on parlera de Naissance-Mariages-Décès et non plus de Baptêmes-Mariages-Sépultures, et il faudra tenir des registres différents selon la nature des actes.
En France, depuis 1970, la loi oblige les communes de moins de deux milles habitants à déposer leurs archives de plus de cent ans aux Archives départementales.
Ce changement important a rendu la tâche des généalogistes et des historiens, beaucoup moins lourde puisque tous les registres allaient maintenant se retrouver regroupés dans des mêmes lieux, mais les familles désirant connaître leur ascendance, devaient se référer à des professionnels et débourser des frais importants.
L'arrivée du réseau internet vers la fin du vingtième siècle a complètement facilité le travail des recherchistes en mettant les registres paroissiaux et d'état-civil en ligne, directement à l'usage personnel du grand public. Grâce à la collaboration des associations de chaque département français, des milliers de bénévoles ont travaillé à la numérisation des actes en quelques années de sorte qu'il est possible de trouver un acte rapidement sur le petit écran, dans le confort de son salon.
Malheureusement, au moment de mettre cette chronique en ligne, le Québec n'avait pas encore réussi à imiter la France, ce qui force les familles à avoir recours à des services payants.
Maurice Roussel est à l'origine de l'Association des Roussel d'Amérique qu'il incorpora en 1996 et administra bénévolement à titre de secrétaire-exécutif jusqu'en avril 2003 alors qu'il décidait de créer un Centre de documentation généalogique et historique sur le web.
Ce Centre de documentation qui contient la totalité des résultats de ses recherches sur les origines françaises des familles Roussel d'Amérique a été mis gratuitement à la disposition des Roussel du monde sur Internet de mai 2003 à mars 2022.